D'où vient donc le nom du Black Friday, cette semaine dédiée au shopping, où les commerçants proposent des offres à prix cassés ? Vous pouvez traduire ce terme en français par "Vendredi noir". Voilà une expression qui pourrait être le titre d'un sombre polar. Mais il s'agit pourtant d'une journée très joyeuse, qui permet de faire un max d'économies. Les consommateurs et les commerçants y trouvent tous les deux leur compte. Le Black Friday est un délicieux avant-goût de Noël, un événement bien plus fort que les soldes de fin d'année. Pour comprendre d'où vient le nom du Black Friday, remontons à ses origines. Avant de se diffuser dans le monde entier et de fleurir sur Internet, cette opération commerciale a débuté chez les Américains.

Non, l'expression Black Friday ne fait pas référence à une ancienne tradition esclavagiste

Voilà une théorie sur le nom du Black Friday qui s'est longtemps enracinée à tort dans l'esprit de nombreuses personnes. La formule Black Friday est couramment utilisée depuis les années 1950. Or, l'esclavage aux États-Unis a été supprimé en 1865. Nous avons donc affaire ici à un anachronisme : les faits ne concordent pas. Le nom du Black Friday ne fait pas référence à une ancienne foire pendant laquelle des esclaves noirs étaient honteusement proposés à la vente. 

Et heureusement d'ailleurs. Laisser perdurer des références à une période si sombre de l'histoire aurait été culturellement inacceptable. L'origine du nom du Black Friday n'est heureusement pas aussi sinistre. De quel côté peut-on alors creuser pour expliquer le nom de cette opération commerciale virale qui séduit les magasins du monde entier ? 

L'origine exacte du nom du Black Friday est en vérité plutôt incertaine. Il existe en fait trois théories, qui se tiennent aussi bien les unes que les autres. Qui a inventé ce terme ? Les consommateurs, les policiers ou les commerçants ?

Théorie 1 : le Black Friday serait une journée noire à cause des embouteillages

Le Black Friday se déroule lors du dernier vendredi du mois de novembre, quelques jours après la fête de Thanksgiving. Cet événement annonce le top départ des achats de Noël. Et forcément : premiers arrivés, premiers servis ! Alors pour faire de bonnes affaires, de nombreux salariés posaient une journée de congé pour consacrer tout leur week-end au shopping. La circulation dans les zones commerciales était alors terriblement dense. 

Tout le monde voulait réaliser ses achats en même temps et les magasins étaient bondés. Nous pourrions faire un rapprochement avec l'expression française "noir de monde". Mais elle ne trouve étrangement pas d'équivalent dans le langage courant américain. 

Théorie 2 : l'opération Black Friday aurait été surnommée ainsi par les policiers

Pendant le Black Friday, la consommation augmente et les consommateurs, attirés par les promotions, sont très nombreux dans les magasins. C'est le moment de l'année où il est le plus facile de faire de bonnes affaires. Face à de si belles économies possibles, des conflits éclatent parfois pour s'arracher des mains le dernier produit. Faire du shopping pendant le Black Friday dans les années 1950 pouvait être une activité éprouvante, sportive et parfois violente. Accidents de voiture, bagarres, blessés, vols... Vous imaginez l'événement du point de vue d'un gardien de la paix.

Le nombre de policiers américains mobilisés pendant le Black Friday était bien supérieur à celui d'un week-end classique. Surtout qu'à l'époque, il n'y avait pas d'offres Internet. La consommation était donc concentrée dans les enseignes physiques. Le nom du Black Friday proviendrait peut-être alors de l'expression américaine "dark day", en tant que sombre journée pour les forces de l'ordre. 

Théorie 3 : le nom du Black Friday fait référence aux jolis bénéfices des magasins

La plupart des entreprises réalisent près de la moitié de leur chiffre d'affaires annuel pendant la période des fêtes de fin d'année. Le Black Friday annonce le début de la course au bilan positif. Selon cette troisième théorie, le nom du Black Friday viendrait de la couleur utilisée par les commerçants pour noter leurs recettes. Dans les années 1950, les registres commerciaux étaient tenus sur du papier. L'encre rouge permettait de marquer une journée déficitaire. Et l'encre noire, d'écrire le bilan d'une journée fructueuse. Vous avez deviné la suite ?

Face à la ruée des consommateurs lors d'un week-end de Black Friday, les commerçants savaient qu'il leur était impossible d'être dans le rouge. Ils se préparaient donc à utiliser leur stylo noir. Du point de vue d'un consommateur, on aurait aussi pu parler de Red Friday, puisque les promotions sont souvent accentuées avec des prix barrés en rouge.